Serge Pey & la boîte aux lettres du cimetière

Le 22 février, il y a 80 ans, décédait à Collioure, le poète Antonio Machado. Depuis, sa tombe, au cimetière de Collioure, fait l’objet d’une dévotion toute laïque, elle est le symbole de cette République espagnole en exil. Et, du monde entier, des lettres sont, jour après jour, adressées au poète. Car, au côté de cette tombe bâtie à l’initiative de ses amis, Camus, Malraux et Pablo Casals, une boîte aux lettres les reçoit. La seule boîte aux lettres d’un cimetière.

Pour la première fois, le 24 février 2019, un chef de gouvernement espagnol, le Premier Ministre Pedro Sanchez, est venu à Collioure pour s’incliner devant la tombe du poète. C’est un événement considérable pour la Mémoire de l’Espagne Républicaine, pour les 500 000 espagnols qui passèrent la frontière en 10 jours lors de ce terrible mois de février 1939. C’est un immense geste politique, pour cet exil volontairement ignoré par l’Espagne dans ce moment d’agitation des questions mémorielles aujourd’hui au cœur du débat en Espagne.

Cinéaste, très attaché à la mémoire de la République espagnole, j’ai accompagné le poète Serge Pey (Prix Apollinaire 2017, Grand prix national de poésie Société des Gens de Lettres) dans sa marche de la poésie, de Toulouse jusqu’à la tombe du poète à Collioure. Un film de long métrage relate cette marche, Serge Pey et la boîte aux lettres du cimetière, sorti en France en mars dernier au moment du Printemps des poètes et qui commencera sa carrière en Espagne en mars 2019.

Serge Pey et la boîte aux lettres du Cimetière

un film salué par la presse, grand prix du documentaire au festival international du film de Girona

‍‍Collioure, 1939, malade, épuisé, fuyant les franquistes Machado meurt à Collioure. Son œuvre bien vivante a inspiré le poète Serge Pey pour sa marche de la poésie jusqu’à cette tombe où une boîte aux lettres entretient un souffle de vie. Cette histoire, à la fois onirique et mystérieuse, cette marche, le cinéaste Francis Fourcou l’a suivie avec une complice affection et une caméra discrète, racontant au jour le jour cette marche initiatique du poète, d’occident vers l’orient, une aventure où les mots et les vers comptent aussi leurs pieds. Un road-movie céleste sur les chemins de la mémoire et de l’émotion, une ballade surréaliste et touchante, légère comme les bulles de savon.


Serge Pey et la boîte aux lettres du Cimetière

Un road-movie céleste sur les chemins de la mémoire et de l’émotion, une ballade surréaliste et touchante, légère comme les bulles de savon. »Dominique Delpiroux, La dépêche du Midi

Francis Fourcou a filmé cette escapade onirique au plus près des visages, des regards, des échanges. Un voyage initiatique une geste poétique d’une beauté à couper le souffle où la nature, rebelle, épouse les méandres de ce cheminement insensé. «Chaque livre est une boîte aux lettres» dit Serge Pey, et les poètes sont les facteurs de l’invisible. Marie-José Sirach, l’Humanité

Francis Fourcou filme son frère d’action, il sait montrer l’Occitanie, la randonnée, ici une vue exaltante, là un vent magique, ou une lumière divine. On perçoit même le parfum des genêts, la bonne plénitude des muscles fatigués, la saveur de la halte. Serge Pey dit « Je ne fais pas de la poésie pour faire rêver, je fais de la poésie pour réveiller ». Sylvie Strobel, Jeune Cinéma

Le miracle est que ce film artisanal, au fumet anachronique, existe et trouve des cinémas pour le projeter. Un documentaire sur les pas d’un troubadour occitan de grand chemin, de Toulouse à Collioure, vers la tombe d’Antonio Machado, mort d’épuisement en fuyant l’Espagne franquiste. «La poésie, c’est le pain des pauvres. Et quand on marche, on marche comme des pauvres», clame-t-il. Sur ses belles images, Francis Fourcou, le réalisateur, fait voler comme des oiseaux consonnes et voyelles, mots et verbes. «La poésie, déclame notre troubadour, a des mains pour se battre, pour aimer, pour écrire.» Et le marcheur des pieds de rimes et de vers pour «transformer le présent en éternité». Jean Claude Raspiengeas, La Croix

«Que es la vida ?» interrogeait Calderon de la Barca, un camino de caminante en terre cathare! pourraient répondre Serge Pey et Francis Fourcou avec ce film puissant où la poésie est omniprésente : des images délicates de la caméra de Francis Fourcou jusqu’aux ampoules de pieds de Serge Pey. Cette poésie en action – que j’ai découverte à cette occasion – réconforte les vivants (ou survivants), enfants d’immigrés, ceux d’hier qui avaient fait le choix politique de la liberté au dur prix de l’exil. Elle donne aussi tous les espoirs à ceux d’aujourd’hui. Car quand Serge Pey décide de marcher de Toulouse jusqu’à la tombe d’Antonio Machado à Collioure, se faisant le facteur de tous les poètes, il n’y a que des chemins universels pour la liberté, et, quand ils se croisent, la mort n’existe plus. A voir en urgence, Beau, Puissant, Universel ! Marie Essuac, Laparizienne.com

Francis FOURCOU
ECRANSUD DISTRIBUTION
Production Distribution Edition de Films
33 rue de la Providence
31500 TOULOUSE
www.ecransud.fr – info@ecransud.fr
CNC- P7364 – D1256 – EDV617
+33 (0)630526215 – +33 (0)562522056