Hommage à Manolo Valiente

Manolo Valiente, né en 1908, était un Andalou de Morón de la Frontera, un artiste promis à un bel avenir quand éclata la guerre civile. Il fut incorporé à la 28e brigade du 1er corps de l’armée républicaine et gravement blessé à la colonne vertébrale sur le front de Somosierra, de sorte que, lors de la Retirada, il franchit la frontière à pied par le col de Llí, au-dessus de Las Illas, le torse ceint d’un corset de plâtre qu’il dut garder encore plusieurs mois.

Après diverses péripéties, il fut interné au camp de Bram, puis au camp du Barcarès, à celui d’Argelès et de nouveau au Barcarès, dont il ne fut libéré qu’en novembre 1942. Pendant ses séjours dans les camps, il écrivit des poèmes, des romances, qu’il publia en 1949 sous le pseudonyme éloquent de Juan de Pena. Ce recueil portait le titre de Arena y viento. Valiente le publia dix ans exactement après la Retirada et en hommage aux exilés républicains. Il le publia à compte d’auteur, en s’endettant pour payer l’impression de cet ouvrage aujourd’hui très recherché par les bibliophiles.

Après des années très dures, Manolo réussit à vivre de son art, la sculpture et la peinture, et mourut à Perpignan en 1991. C’est lui qui eut l’heureuse idée d’installer une boîte aux lettres sur la tombe du poète. De 1977 jusqu’à sa mort, soit pendant 14 ans, il fut le secrétaire général actif de la Fondation Antonio Machado, mais déjà en 1990, fatigué par la maladie, il reçut l’aide de Miguel Martínez, qui devint secrétaire général en 1991.

Jacques Issorel, in 12 hommes «bons», conférence du 24 février 2019



Hommage à Manolo Valiente

au Mémorial du Camp de Rivesaltes

le 22 novembre à 18h30


Lire un extrait de sa poésie sur le site Voces del extremo