Remise de la Plaque d’Honneur de l’Ordre d’Isabel la Católica à la FAM Collioure

Lors de la journée de commémoration, le Secrétaire d’Etat à la Mémoire Démocratique du Gouvernement espagnol a remis à la FAM Collioure la Plaque d’honneur de l’Ordre d’Isabel la Católica.

José María Rodríguez Coso, Consul d’Espagne à Perpignan, Fernando Martínez López, Secrétaire d’Etat à la Mémoire démocratique
Monique Alonso fondatrice de la FAM, Guy Llobet maire de Collioure, Joëlle Santa Garcia présidente de la FAM.

Monique Alonso fondatrice de la FAM, Fernando Martínez López Secrétaire d’Etat à la Mémoire démocratique, Joëlle Santa Garcia présidente de la FAM, Guy Llobet maire de Collioure.



Discours de Fernando Martínez López, le 20 février 2022 au Centre culturel de Collioure, lors de la Journée de commémoration Antonio Machado de la Fondation Antonio Machado de Collioure


 


ACTO HOMENAJE A MACHADO 2022

 

Queridos amigos y queridas amigas, Sr. Cónsul general de España en Perpiñán, presidenta, alcalde,

Hace 83 años que un español de bien se fue “casi desnudo, como los hijos de la mar” después de un penoso exilio con su madre moribunda entre sus brazos. Hoy todos los españoles de bien y todos nuestros amigos y amigas franceses comprometidos con esta noble causa recordamos a aquel español, cuya vida, trayectoria personal y obra debe enorgullecernos.

Un año más, por tanto,  nos citamos aquí para conmemorar el aniversario de la muerte de uno de los poetas más grandes de la historia literaria española y europea. Un hombre “en el buen sentido de la palabra, bueno” que defendió sus ideales republicanos frente a la barbarie fascista que se instalaba en España y en Europa.

Un hombre que como tantos otros hombres y mujeres “son buenas gentes que viven, laboran, pasan y sueñan y un día, como tantos, descansan bajo la tierra” pero que, en este caso, no pudieron cumplir sus sueños porque una dictadura cruel se los arrebató ni pudieron descansar en su tierra porque la España franquista se la arrebató.

Y así partieron a un exilio duro y terrible con la ilusión de que encontrarían una tierra mejor, pero que, en muchos casos, no hicieron nada más que prolongar su horroroso destino en campos de concentración y maltrato, en los que muchos encontraron la muerte.

Esta diáspora española que León Felipe reflejó como nadie “Franco, tuya es la casa, el caballo y la pistola… mía es la voz antigua de la tierra”, constituye hoy uno de los episodios más tristes de nuestra historia reciente porque se llevó por delante lo mejor de nuestra tierra y sembró una semilla de dolor por todo el mundo.

Decía el año pasado en la alocución que os dirigí on line y os recuerdo hoy que Colliure y España, España y Colliure celebramos como cada año esta efeméride y, desde lo más profundo de nuestros sentimientos, denunciamos lo que muchos hombres y mujeres, niños y niñas, tuvieron que sufrir en aquel doloroso exilio y las consecuencias físicas y morales que tuvo para la mayor parte de quienes lo padecieron.

Hoy estoy aquí representando al Gobierno de España y os aseguro que estamos decididos a cerrar de una vez por todas la herida que abrieron unos golpistas contra la República legítima y las personas que la defendieron, muchas de ellas con la muerte o con años de represión y olvido. Y también estamos convencidos de que hay que reparar, dignificar, pero no olvidar. El olvido no es compatible con la democracia.

Por eso estamos empeñados en exhumar a los miles de cadáveres de republicanos y republicanas que todavía permanecen en cementerios, cunetas, tapias y campos de olvido.

Por eso estamos convencidos de que hay que restituir el honor de estas personas y reconocer que ellas son las vencedoras, no las vencidas, porque muchas de ellas fueron también las que lucharon por la libertad contra el fascismo y la tiranía que asoló a Europa.

Por eso queremos reparar lo que todavía está sin reparar y condenar de manera clara y contundente aquel golpe de Estado que provocó, además de miles de cadáveres, millares de exiliados y exiliadas vagando por el mundo. Por eso, como diría nuestro poeta, seguimos “haciendo camino, al andar” porque son los caminos de la verdad y la justicia los que nos llevan a concluir este noble proyecto. Y no les quepa la menor duda que el Gobierno de Pedro Sánchez lo va a hacer posible con la nueva Ley de memoria democrática que se tramita en este momento en el Congreso de los Diputados.

Un día 22 de febrero se fue nuestro poeta, le acompañaba un último papel que decía “estos días azules y este sol de la infancia…” con el que, quizás, hermanaba definitivamente esta tierra, desde este balcón al mediterráneo que es Colliure con aquellos “recuerdos de un patio de Sevilla” donde nació.

Este homenaje que le rendimos hoy debe servir, un año más, para recordarnos a nosotros mismos que nunca más pueden repetirse hechos como los que llevaron a la muerte a nuestro poeta. El valor de la democracia reside ahí, en hacer posible que hombres y mujeres puedan vivir libres y respetados sean cuales sean sus ideas. Defender la democracia, como hizo Machado, es defender la libertad y defender la libertad es defender la dignidad humana, porque, como decía Cervantes “por la libertad se puede y debe aventurar la vida”.

Muchas gracias


CEREMONIE D’HOMMAGE À MACHADO 2022

 

Chers amis et chères amies, Monsieur le Consul Général d’Espagne à Perpignan, Madame la Présidente, Monsieur le Maire

 

Il y a 83 ans un Espagnol, un homme respectable, nous a quittés « à demi nu, comme les enfants de la mer », après un douloureux exil en compagnie de sa mère mourante. Aujourd’hui tous les Espagnols respectables et tous nos amis français engagés dans cette noble cause se souviennent de cet Espagnol dont la vie, la carrière personnelle et l’œuvre doivent nous rendre fiers.

Cette année encore, nous nous réunissons ici pour commémorer l’anniversaire de la mort de l’un des plus grands poètes de l’histoire littéraire espagnole et européenne. Un homme « bon, dans le bon sens du terme » qui a défendu ses idéaux républicains face à la barbarie fasciste qui s’installait alors en Espagne et en Europe.

Un homme comme tant d’autres hommes et femmes, « d’honnêtes gens qui vivent, travaillent, passent et rêvent et un jour comme tant d’autres, reposent sous terre » mais dont aucun ne put réaliser ses rêves parce qu’une dictature cruelle les a emportés et ils ne purent même pas reposer sur la terre de leurs ancêtres parce que l’Espagne de Franco la leur avait arrachée.

Ils sont donc partis pour un exil dur et terrible avec l’espoir de trouver une terre plus accueillante, mais la plupart du temps, ils ne parvinrent qu’à aggraver leur terrible destin dans des camps de concentration où beaucoup ont trouvé la mort, victimes de mauvais traitements.

Cette diaspora espagnole que León Felipe a évoquée mieux que quiconque, « Franco, à toi la maison, le cheval et le fusil… à moi l’antique voix de la terre », constitue aujourd’hui l’un des épisodes les plus tristes de notre histoire récente car elle a emporté avec elle le meilleur de notre terre et a semé une graine de douleur dans le monde entier.

Je vous le disais l’année dernière lors de mon allocution en ligne et je vous le redis aujourd’hui, Collioure et l’Espagne, l’Espagne et Collioure, ensemble nous célébrons cet événement comme chaque année et, du plus profond de nos cœurs, nous dénonçons ce que beaucoup d’hommes et de femmes, de garçonnets et de fillettes, eurent à endurer au cours de cet exil douloureux et les conséquences physiques et morales qu’il a entraînées chez la plupart d’entre eux.

Aujourd’hui et en ce lieu je représente le Gouvernement Espagnol et je vous assure que nous sommes déterminés à refermer une fois pour toutes la blessure qu’une poignée de putschistes infligèrent à la République légitime et aux personnes qui l’avaient défendue au prix de leur vie ou d’années de répression et d’oubli. Nous sommes aussi persuadés qu’il faut réparer, rendre la dignité et ne pas oublier. L’oubli n’est pas compatible avec la démocratie.

C’est pourquoi nous sommes déterminés à exhumer les milliers de corps d’hommes et de femmes républicains qui gisent encore dans des cimetières, des fossés, au pied de murets et dans des champs oubliés.

C’est pourquoi nous sommes convaincus qu’il faut rendre leur honneur à ces personnes et reconnaître que ce sont elles les vainqueurs, non les vaincus, car nombre d’entre elles ont combattu pour la liberté contre le fascisme et la tyrannie qui avait dévasté l’Europe.

C’est pourquoi nous voulons réparer ce qui n’est toujours pas réparé et condamner clairement et avec force ce coup d’État qui a causé, outre des milliers de cadavres, des milliers d’exilés de par le monde. C’est pourquoi, comme le dirait notre poète, nous continuerons à « ouvrir des chemins en marchant » car ce sont les chemins de la vérité et de la justice qui nous conduiront à mener à bien ce noble projet. Et ne doutez pas un instant que le gouvernement de Pedro Sánchez va rendre cela possible avec la nouvelle Loi sur la mémoire démocratique qui est actuellement à l’étude au Congrès des Députés.

Un 22 février notre poète est parti, avec sur lui un ultime papier où était écrit « ces jours bleus et ce soleil de l’enfance… ». Par ces mots il reliait définitivement ces deux terres, Collioure balcon sur la Méditerranée et Séville où il était né.

Cet hommage que nous lui rendons aujourd’hui doit nous servir, une fois de plus, à nous rappeler que des événements tels que ceux qui ont conduit à la mort de notre poète ne peuvent plus se reproduire.  C’est là que réside la valeur de la démocratie : permettre aux hommes et aux femmes de vivre libres et respectés quelles que soient leurs idées. Défendre la démocratie comme l’a fait Machado, c’est défendre la liberté et défendre la liberté, c’est défendre la dignité humaine, car comme le disait Cervantès, « pour la liberté, on peut et on doit risquer sa vie ».

Merci beaucoup

Traduction. M.P.F