Cérémonie d’hommage du 8 mai 2023 aux victimes de l’exil

En Espagne, l’article 8 de la Loi Mémoire Démocratique a institué le 8 mai comme Journée d’hommage aux victimes qui ont subi l’exil à la suite de la guerre et de la dictature. Cette date a été choisie sur proposition des associations de l’exil espagnol pour affirmer l’idée que les exilés ont contribué à la construction de la mémoire démocratique européenne.

L’année dernière la commémoration avait lieu à Alcalá de Henares, près de Madrid, où la Fondation Antonio Machado de Collioure était invitée. Cette année elle s’est déroulée dans la France de l’exil, dans trois lieux emblématiques des Pyrénées-Orientales.

Au Perthus, où une grande majorité des exilés républicains espagnols a franchi la frontière en février-mars 1939,  une marche symbolique de 800m a rappelé la longue route qui les a conduits hors d’Espagne.



A
Collioure, où est mort et enterré le grand poète Antonio Machado, la mairie et la Fondation Antonio Machado ont accueilli au Centre Culturel la cérémonie d’hommage en présence du Secrétaire d’État à la Mémoire Démocratique du gouvernement espagnol, Fernando Martínez López, du Préfet des P.-O., M. Rodrigue Furcy, du Consul d’Espagne à Perpignan M. Marcelino Cabanas, de l’Ambassadeur d’Espagne en France, M. Victorio Redondo Baldrich, et de nombreuses autres personnalités de France et d’Espagne.

La cérémonie a commencé par un hommage sur la tombe d’Antonio Machado.


Au Centre culturel, la présentation de l’hommage est assurée par Mme Joëlle Santa-García, Présidente de la Fondation Antonio Machado de Collioure, et Mme Elena Marquinez Llano.

Après une entrée musicale (Passacaille de Haendel) par Pauline Lamarque (flûte) et François Rogue (violoncelle), ont pris la parole Guy Llobet, maire de Collioure, et Pilar Nova, Présidente de l’Association des Descendants de l’Exil espagnol.


Ensuite plusieurs personnalités et associations ont été mises à l’honneur grâce à des Déclarations de Reconnaissance et de Réparation remises par le Secrétaire d’Etat.

Dans l’ordre : Jesús García Martinez, Carlos Martínez Parera, Hortensia Cobo de Diego, Francisco Cid Telle, Gabriel Pradal Gómez, Luis Fernández Juan, Ana Floristán Jimeno, Carles Vallejo Calderón, Pablo Ruiz Picasso, Geneviève Dreyfus-Armand, l’Association Niños de Rusia, l’Association FFREEE (Association des Fils et Filles de Républicains Espagnols et Enfants de l’Exil), le Mémorial du Camp de Rivesaltes, l’association D.A.M.E. et la Maternité suisse d’Elne, le MUME  de la Jonquera (Museu Memorial de l’Exil), le CIMER (Centre de Recherche et Interprétation de la Mémoire de l’Espagne Républicaine) et Pau Casals.

La déclaration de reconnaissance et de réparation est octroyée à M. Jesús García Martínez.

Jesús García Martínez est le dernier membre vivant des Brigades Internationales. Il a 104 ans. A l’âge de quatre ans, il émigre avec sa famille dans la banlieue parisienne. A 18 ans, il s’engage dans la XIVème Brigade Internationale, La Marseillaise. Il participe aux combats de la bataille de Jarama et de l’Èbre où il est blessé. Il a été un membre actif de la Résistance et a reçu la médaille de la ville de Toulouse et l’hommage du Consulat d’Espagne. Il vit à Toulouse et rend toujours visite à ses amis à vélo.


La déclaration de reconnaissance et de réparation est octroyée à Mme Geneviève Dreyfus-Armand, Docteur en histoire, conservatrice générale des bibliothèques.

Ses recherches et publications sur l’histoire politique et sociale de la France contemporaine et sur les migrations espagnoles au XXe siècle constituent une référence fondamentale pour la connaissance de l’exil républicain espagnol. Son ouvrage, L’exil des républicains espagnols en France : de la guerre civile à la mort de Franco a marqué les études sur l’exil des Espagnols après la guerre d’Espagne. Elle a contribué  au développement  de l’association Présence de Manuel Azaña et à  la coordination Nationale des Descendants  de l’Exil  de l’ Espagne  Républicaine,  Caminar.


La déclaration de reconnaissance et de réparation est octroyée à l’Association FFREEE (Association des Fils et Filles de Républicains Espagnols et Enfants de l’Exil) représentée par sa Présidente Mme Jacqueline Payrot


La déclaration de reconnaissance et de réparation est octroyée au Mémorial de Rivesaltes représenté par sa Directrice, Mme Céline Sala-Pons et Mme Agnès Langevine, Vice-Présidente de la Région Occitanie.


La déclaration de reconnaissance et de réparation est octroyée à la Maternité Suisse d’Elne, représentée par la Présidente de l’Association D.A.M.E. (Descendants et Amis de la Maternité d’Elne), Mme Esther Fumat-Tricot.


La déclaration de reconnaissance et de réparation est octroyée au MUME (Museu Memorial del Exili) de la Jonquera, représenté par son Directeur M. Miquel Aguirre


La déclaration de reconnaissance et de réparation  est octroyée au CIIMER  (Centre de recherche et d’interprétation de la mémoire de l’Espagne républicaine), représenté par M. Henry Farreny, membre fondateur.



Luis García Montero de l’Instituto Cervantes a lu quelques poèmes dont La Paloma de Rafael Alberti.


Mme Emita Díaz de Begar de l’Association FFREEE, M. Rodrigue Furcy, préfet des P.-O. et au nom du Ministre M. Félix Bolaños, empêché, le Secrétaire d’Etat M. Fernando Martínez López ont pris la parole.

Pour terminer, Mme Santa Garcia, présidente de la FAM a souligné l’importance de cet acte officiel et a exprimé son émotion et sa reconnaissance.


Pour clôturer l’hommage Paco Ibáñez a chanté quelques chansons dont la Canción del jinete de Lorca, Proverbios y Cantares de Machado et A Galopar de Rafael Alberti repris en choeur par une assistance émue.


 


Enfin à Argelès-sur-mer, premier camp de concentration où furent emprisonnés des milliers de républicains espagnols, un hommage a été rendu au monolithe marquant l’emplacement de l’entrée du camp et à la stèle du Cimetière des Espagnols.